Robert Charlebois est considéré comme l'un des plus grands chansonniers québécois. Quelques élèves de Musique Brébeuf et
leurs parents, une vingtaine en tout, ont eu la chance d'aller voir cette légende en spectacle au Grand Théâtre le 9 avril dernier. De plus, les jeunes
musiciens ont pu aller dans la loge et poser des questions à l'artiste de la soirée. Voici un résumé de ce mémorable instant.
En premier lieu, une courte description du spectacle est nécessaire. Monsieur
Charlebois, vif comme le feu, a donné une représentation formidable. Les grands
classiques, l'énergie, des mouvements de danse entraînants, un peu d'humour pour
charmer le public, un orchestre symphonique bien en forme et puis une équipe
technique efficace : tout y était. Après le dernier numéro, alors que la salle se vidait et
que des sourires descendaient dans le hall d'entrée, les élèves de la concentration se
tournaient les uns vers les autres et échangeaient des commentaires enthousiastes.
Dans quelques instants, ils pourraient discuter avec le talentueux chanteur !
Deuxièmement, l'arrivée dans la loge fut une étape importante. On préparait les questions, on se plaçait pour avoir le meilleur angle, chacun attendait impatiemment la venue de Robert Charlebois.
Les élèves ayant posé une ou plusieurs questions sont les suivants : Thomas Roy-Rochette, Catherine Raymond, Alice Galibois-Lacombe, Anick Côté, et Laurie Caron.
Enfin, l'auteur-compositeur-interprète (mais surtout compositeur-interprète, a-t-il précisé) est entré dans la loge. Les citations suivantes ont été prononcées par M. Charlebois alors qu'il plaisantait et discutait avec les élèves, enseignants et parents.
— Quels ont été vos premiers vrais concerts ?
« Devant les camarades d'écoles, la famille. [...] Quand on me demandait de rechanter une chanson, je savais que celle-ci était meilleure que les autres. La signification des paroles m'échappent aujourd'hui mais à l'époque, si les paroles finissaient en même temps que la musique, on était bien contents. »
— Comment gérez-vous votre stress ?
Deuxièmement, l'arrivée dans la loge fut une étape importante. On préparait les questions, on se plaçait pour avoir le meilleur angle, chacun attendait impatiemment la venue de Robert Charlebois.
Les élèves ayant posé une ou plusieurs questions sont les suivants : Thomas Roy-Rochette, Catherine Raymond, Alice Galibois-Lacombe, Anick Côté, et Laurie Caron.
Enfin, l'auteur-compositeur-interprète (mais surtout compositeur-interprète, a-t-il précisé) est entré dans la loge. Les citations suivantes ont été prononcées par M. Charlebois alors qu'il plaisantait et discutait avec les élèves, enseignants et parents.
— Quels ont été vos premiers vrais concerts ?
« Devant les camarades d'écoles, la famille. [...] Quand on me demandait de rechanter une chanson, je savais que celle-ci était meilleure que les autres. La signification des paroles m'échappent aujourd'hui mais à l'époque, si les paroles finissaient en même temps que la musique, on était bien contents. »
— Comment gérez-vous votre stress ?
« Claude Léveillé a écrit un jour sur la porte d'une loge : « Un artiste qui n'a plus le trac n'a plus sa place sur scène. » Ce que je
ressens est un stress positif, un trac stimulant. Sur ce point, les artistes sont semblables aux sportifs. Ils dépendent du public. Par
contre, je n'ai jamais été anxieux au point de vomir avant un spectacle. Il y a un chanteur un jour qui disait : « Je n'ai jamais jamais
le trac.» Et son professeur lui a répondu : « Ne t'en fais pas, ça va venir avec le talent. »
— Quelles sont les motivations qui vous poussent à chanter, à composer ?
« À mon époque, les artistes chantaient pour prouver quelque chose, ils avaient quelque chose à dire. Aujourd'hui, les gens chantent dans le but de devenir connu. [...] Duke Ellington disait : "You ain't got nothing if you ain't got that swing" Tu le vois dans le visage des gens quand ils aiment ou ils aiment pas une chanson. Il y a une façon de jamais être connu, c'est de faire des mauvaises chansons. Personne t'en parlera jamais ! [rires] L'idée de performer, c'est divertir les gens et divertir les gens, c'est les aimer. Il y a des «matantes» desfois qui disent «Allez prends-en une autre bouchée, pis mange, pis mange.» Pour elles, «Là je veux de l'amour», c'est la tourtière qui fond. Ça prend un peu d'assurance quand même pour arriver sur scène et dire : « Jusqu'à aujourd'hui la chanson se faisait comme ça et à partir de moi la chanson va se faire comme ci. » J'ai changé la musique québécoise, c'est vrai. J'ai apporté le joual, j'ai déstructuré des chansons. Avoir sa photo dans la presse, c'est l'fun à 16 ans, à mon âge, ça fait plus rien. Peut-être que finalement je m'imaginais que je pouvais apporter quelque chose. Et comme disait Jean-Pierre Ferland : « J'étais tellement laid quand j'étais jeune que je voulais au moins me rendre intéressant. » La chanson, c'est très vaste. Il y a des artistes qui font ça juste pour le ̈cash ̈, pis c'est ben ̈l'fun ̈ aussi. [rires] »
— Parmi tous vos albums, quels sont vos chansons préférées ?
« Celle qui vieillit le mieux c'est «Ordinaire», on dirait qu'elle est intemporelle, comme les grands vins. Mon dieu, elles sont toutes incomparables, tu ne peux pas comparer «Montréal», «Ordinaire», «Le mur du son», «Lindberg», «Conception» ou «Les ailes d'un ange». Elles sont tellement différentes. Je pourrais m'en sortir par une pirouette comme ça : une maman aime ses petits enfants tous également. [rires] Il y en a des plus fortes que d'autres, comme [devant mes camardes] à l'école. C'est le public finalement qui décide ce qui reste dans l'oreille, ce qui passe à l'histoire et ce qu'ils aiment encore après 15 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans... 50 ans. Il y a aussi des chansons qui font «pssht» et puis c'est bon. Un Pepsi fait «pssht», tu le bois et il reste rien. Et il y a les grands vins. »
— Quelles sont vos inspirations ?
« La vie qui passe. Il s'agit simplement de trouver un nouvel angle. Ça peut arriver n'importe quand. Par exemple, un jour tu ouvres
la porte d'un magasin, tu vois quelque chose que personne n'avait jamais considéré sous cet angle et ça y est : tu as l'idée pour ta chanson. Ce jour-là, t'es content. Mais ça prend pas juste des idées pour écrire, ça prend aussi des émotions. »
— Quel est le moment le plus fort sur scène ?
« Quand ça s'arrête. [rires] Non, tout est bien sur une scène. Tu vois qu'une chanson marche avec le visage, le sourire et l'éclair
dans les yeux des gens. Tu sais qu'une chanson marche bien avant que [le public] applaudisse. C'est comme ça. Ensuite, tu peux
— Quelles sont les motivations qui vous poussent à chanter, à composer ?
« À mon époque, les artistes chantaient pour prouver quelque chose, ils avaient quelque chose à dire. Aujourd'hui, les gens chantent dans le but de devenir connu. [...] Duke Ellington disait : "You ain't got nothing if you ain't got that swing" Tu le vois dans le visage des gens quand ils aiment ou ils aiment pas une chanson. Il y a une façon de jamais être connu, c'est de faire des mauvaises chansons. Personne t'en parlera jamais ! [rires] L'idée de performer, c'est divertir les gens et divertir les gens, c'est les aimer. Il y a des «matantes» desfois qui disent «Allez prends-en une autre bouchée, pis mange, pis mange.» Pour elles, «Là je veux de l'amour», c'est la tourtière qui fond. Ça prend un peu d'assurance quand même pour arriver sur scène et dire : « Jusqu'à aujourd'hui la chanson se faisait comme ça et à partir de moi la chanson va se faire comme ci. » J'ai changé la musique québécoise, c'est vrai. J'ai apporté le joual, j'ai déstructuré des chansons. Avoir sa photo dans la presse, c'est l'fun à 16 ans, à mon âge, ça fait plus rien. Peut-être que finalement je m'imaginais que je pouvais apporter quelque chose. Et comme disait Jean-Pierre Ferland : « J'étais tellement laid quand j'étais jeune que je voulais au moins me rendre intéressant. » La chanson, c'est très vaste. Il y a des artistes qui font ça juste pour le ̈cash ̈, pis c'est ben ̈l'fun ̈ aussi. [rires] »
— Parmi tous vos albums, quels sont vos chansons préférées ?
« Celle qui vieillit le mieux c'est «Ordinaire», on dirait qu'elle est intemporelle, comme les grands vins. Mon dieu, elles sont toutes incomparables, tu ne peux pas comparer «Montréal», «Ordinaire», «Le mur du son», «Lindberg», «Conception» ou «Les ailes d'un ange». Elles sont tellement différentes. Je pourrais m'en sortir par une pirouette comme ça : une maman aime ses petits enfants tous également. [rires] Il y en a des plus fortes que d'autres, comme [devant mes camardes] à l'école. C'est le public finalement qui décide ce qui reste dans l'oreille, ce qui passe à l'histoire et ce qu'ils aiment encore après 15 ans, 20 ans, 30 ans, 40 ans... 50 ans. Il y a aussi des chansons qui font «pssht» et puis c'est bon. Un Pepsi fait «pssht», tu le bois et il reste rien. Et il y a les grands vins. »
— Quelles sont vos inspirations ?
« La vie qui passe. Il s'agit simplement de trouver un nouvel angle. Ça peut arriver n'importe quand. Par exemple, un jour tu ouvres
la porte d'un magasin, tu vois quelque chose que personne n'avait jamais considéré sous cet angle et ça y est : tu as l'idée pour ta chanson. Ce jour-là, t'es content. Mais ça prend pas juste des idées pour écrire, ça prend aussi des émotions. »
— Quel est le moment le plus fort sur scène ?
« Quand ça s'arrête. [rires] Non, tout est bien sur une scène. Tu vois qu'une chanson marche avec le visage, le sourire et l'éclair
dans les yeux des gens. Tu sais qu'une chanson marche bien avant que [le public] applaudisse. C'est comme ça. Ensuite, tu peux
encore retravailler tes chansons. [...] Si ta chanson n'est pas bonne et que les gens changent de fesse sur leur siège en t'écoutant,
même Quincy Jones ne pourra rien faire. “A good tune is a good tune“, Johnny Cash. [rires]. »
— Avez-vous dû faire beaucoup de sacrifices pour vous rendre ici dans votre vie ?
« [Longue réflexion] Je ne pense pas. [...] Quand ton usine est dans ta tête, tu ne peux jamais prendre de vacances. [...] Mes “shows“ sont toujours nouveaux, dans des nouvelles salles, donc aucune routine possible. C'est mon genre de vie à moi. Il y a des gens heureux d'aller “puncher“ à l'usine, aussi. Une chance qu'on n'est pas tous frisés et qu'on ne joue pas tous de la guitare, il n'y aurait plus personne dans la salle ! [rires]»
C'est ce qui a complété l'entrevue. Avant de partir, monsieur Charlebois a donné un important avis : « Si vous n'avez pas la passion, arrêtez tout de suite. Si vous comptez vos heures, arrêtez tout de suite. »
Finalement, alors que la légende de la chanson québécoise quittait la pièce, la tension est redescendue. Les élèves, les quelques parents et les peu nombreux professeurs étaient totalement ravis. C'était une chance et un plaisir d'avoir pu parler à Robert Charlebois.
— Avez-vous dû faire beaucoup de sacrifices pour vous rendre ici dans votre vie ?
« [Longue réflexion] Je ne pense pas. [...] Quand ton usine est dans ta tête, tu ne peux jamais prendre de vacances. [...] Mes “shows“ sont toujours nouveaux, dans des nouvelles salles, donc aucune routine possible. C'est mon genre de vie à moi. Il y a des gens heureux d'aller “puncher“ à l'usine, aussi. Une chance qu'on n'est pas tous frisés et qu'on ne joue pas tous de la guitare, il n'y aurait plus personne dans la salle ! [rires]»
C'est ce qui a complété l'entrevue. Avant de partir, monsieur Charlebois a donné un important avis : « Si vous n'avez pas la passion, arrêtez tout de suite. Si vous comptez vos heures, arrêtez tout de suite. »
Finalement, alors que la légende de la chanson québécoise quittait la pièce, la tension est redescendue. Les élèves, les quelques parents et les peu nombreux professeurs étaient totalement ravis. C'était une chance et un plaisir d'avoir pu parler à Robert Charlebois.